Travaux Personnels Encadrés

La Bioéthique

Le TPE

AVORTEMENT

Les problèmes éthiques liés à l’homme commencent dès le début de sa vie. L’une des principales difficultés naît du fait que l’on ne peut définir à quel moment commence la vie. On pense notamment au problème de l'avortement et les questions morales qu’il entraîne.

L'avortement se définit comme l'interruption avant son terme du processus de gestation. La conception passe par la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde, d’une cellule œuf, qui se poursuit par la croissance de l'embryon, puis du fœtus, et qui s'achève normalement à terme par la naissance d'un nouvel individu de l'espèce. L’avortement est depuis 1975 autorisé en France grâce à la loi Veil.

L’interruption de la grossesse pose aujourd’hui un réel problème éthique car on peut se demander dans quelle mesure l'avortement est-il considéré comme un « meurtre » ?

Quelques définitions

Pour commencer, on peut constater deux différentes formes d’avortement. On parle premièrement d’IMG (Interruption Médicale de la Grossesse) quand elle a un but thérapeutique. Cette interruption est le plus souvent prescrite en cas de problèmes pouvant nuire à la mère. Puis deuxièmement, l’IVG (Interruption Volontaire de la Grossesse) celle-ci en revanche est une décision prise par les parents pour diverses raisons.

HISTORIQUE DE L’AVORTEMENT

L’avortement est un phénomène qui a été pratiqué de tout temps ; depuis l’antiquité il est utilisé conjointement à l’abandon pour permettre la régulation des naissances. Ce phénomène n’a sûrement pas régressé durant le moyen âge bien que durant cette époque il fut pratiqué secrètement.

L'avortement avant le XVIIIème

Jusqu’au XVI ème siècle, un embryon est considéré comme vivant dès le moment où il commence à bouger (la grossesse n’est souvent pas détectée avant). Ou alors on se réfère aux dires des savants grecs par exemple, le fœtus n’est vivant que dès trente à quarante-deux jours chez Hippocrate ; ou de quarante à quatre-vingt-dix jours chez Aristote. A cette époque, l’embryon et/ou le fœtus ne sont même pas considérés comme humain et on les désignent selon des termes comme: œuf, voir graine de haricot. Quand le futur enfant commence à prendre forme il est comparé à toutes sortes d’animaux (têtard, larve, poulet ou souris). Malgré un environnement très chrétien à l’époque, l’avortement n’est pas réprimé en Europe; comme le dit un juriste de l’époque « ces crimes (d’avortement), quoique très fréquents ne sont point poursuivis ni punis publiquement parmi nous, à cause de la difficulté qu’il y a d’en convaincre les coupables, la grossesse des femmes pouvant n’être d'apparente, et son interruption provenir de différents accidents aussi bien que de la Nature. ». En effet à cette époque on ne peut pas distinguer avec précision un avortement d’une mort naturelle comme une fausse couche. Vers la fin du XVIème siècle une élite cultivée ainsi que les médecins commencent alors à s’interroger à propos de ces “avortons” et essentiellement sur des questions philosophiques.

A partir du XVIII ème siècle l’avortement devient et doit rester secret. De ce fait, les femmes sont fortement déterminées à cacher une grossesse voir à la faire disparaître. Pour cela on utilise très souvent des potions réputées abortives qui ont des effets plus ou moins nocif sur l’organisme. Cette méthode bien que dangereuse ne porte pas toujours ses fruits et l’on a alors recours à des méthodes plus radicales. Ainsi, on voit des manœuvres corporelles qui ont pour but de décrocher le fœtus, on peut citer notamment : courir, coups dans le ventre... Suite à ces échec, fréquents, on peut encore se faire implanter des plantes à vertu abortive à l'intérieur même de l'utérus, celles-ci créant un environnement hostile au développement du fœtus.

Du XIX ème à nos jours

Puis dès le XIX ème siècle, les avancées de l’embryologie permettent la découverte des spermatozoïdes et des ovules. Ainsi le début de la vie est désormais fixé à la conception, et le fœtus est considéré comme un être vivant dès ce moment. A la suite de cela la plupart des états vont décréter l’avortement illégal (à partir de 1810 en France) celui-ci sera donc puni par une peine de réclusion ou des travaux forcés, mais ces dispositions ne seront que très rarement appliquées. c’est donc pour cela que l’on trouve dans les journaux de l’époque beaucoup d’annonce pour des avorteurs(euses).

A l’aube du XX ème siècle, l’avortement est toujours illégal mais il reste pratiqué. Bien que les instruments aient évolués la technique reste globalement la même, on commence par des “potions” voir des médicaments comme le Menstruine ou Crinex. Puis suite à l’échec de cela on appelle souvent des spécialistes.

En France, l’avortement est un droit, celui ci est même inscrit dans la constitution. Il est légal depuis 1975 et la loi Veil et fut facilité d’accès en 2001 par une loi promulguée le 4 juillet. Ainsi toute femme qu’elle soit majeure ou non peut faire une demande d’avortement à son médecin (une femme mineur doit en revanche être accompagnée d’une personne majeure). La législation en France autorise aujourd’hui l’avortement avant la fin de la douzième semaine de grossesse.

UNE DURE ÉTAPE

Lorsqu'une femme apprend qu’elle est enceinte, cela peut engendrer plusieurs sortes d’émotions comme le bonheur, la tristesse, la colère voir même quelques fois un choc émotif pouvant entraîner une dépression. Ce présente alors deux options, poursuivre ou interrompre la grossesse. Pour suivre notre sujet, nous n’allons aborder qu’une seule option. Poursuivons, l’avortement bien que facilité se révèle tout de même être un choix difficile. En effet, cette décision ne devrait pas être prise la légère ; malgré cela actuellement en France six grossesses sur dix sont stoppées avant leurs termes. La cause d'avortement la plus courante est que le(s) parent(s) vit(vent) dans une situation précaire et par conséquent ne peuvent subvenir à tous les besoins d’une famille. C’est donc pour cela que la tranche d'âge des 20-24 ans concentre 27% de ces arrêts de grossesse, effectivement à cet âge on trouve peu d’emplois stables ou encore il est aussi possible que l’on soit en plein dans ses études. En plus d’être une décision difficile à prendre, l’avortement laisse également, à posteriori, des séquelles psychologiques. Après avoir choisit de mettre un terme à leur grossesse la plupart des femmes ressentent de la tristesse mais aussi du remord voir de la culpabilité.

LA TECHNIQUE D’UN AVORTEMENT

Il existe deux principales voies pour l’avortement, nous avons dans un premier temps l’avortement médicamenteux et dans un deuxième temps, l’avortement chirurgical.

L’avortement médicamenteux

L’avortement médicamenteux consiste à interrompre la grossesse grâce à l’action de la mifépristole puis on injecte par la suite du misoprostole qui augmente la fréquence des contractions et permet ainsi d'évacuer le fœtus. En France le protocole est généralement composé de 600 mg de mifépristone, suivis 36 à 48h plus tard, de 400 µg de misoprostol. Ce procédé permet un avortement avec l’expulsion complète de l’embryon et le taux de réussite peut atteindre 95 % si le mifépristole est donné par voie endovaginale. Cependant il existe quels effets indésirables et ce cocktail de médicament est contre indiqué notamment pour les personnes souffrants d'insuffisance rénale, hépatique et surrénalienne, d'asthme sévère, d'anémie, de troubles de la coagulation, mais également ayant eu des antécédents cardio-vasculaire et autres contre-indications à l'emploi de prostaglandines, en cas d'allergie à la mifépristone, et aussi en cas de suspicion de grossesse extra-utérine. Un âge supérieur à 35 ans ou un tabagisme exposent à des risques cardio-vasculaires. Cette technique permet un avortement à domicile, cependant le médecin le pratiquant doit avoir, au préalable, signé une convention avec un établissement de santé qui est autorisé à pratiqué des IVG.

L’avortement chirurgical

L’avortement chirurgical est quant à lui pratiqué sous anesthésie, celle ci peut être locale ou générale bien que la majorité (80%) des femmes préfèrent une anesthésie générale, ces deux pratiques ont une sécurité équivalente malgré des complications qui peuvent différer. La pratique consiste à insérer une canule dans l’utérus, celle ci ayant pour but “d’aspirer” l’embryon. Pour éviter toute forme de risque, on met les patientes sous antibiotiques (ici, doxycycline) ainsi cette méthode a 99,7% de réussite. Certaines pratiques plus risquées peuvent également être utilisés on parle alors de curetage, cela consiste à curer la paroi de l'utérus pour décoller l’embryon ; cette pratique apparue vers le milieu du XIX ème siècle est encore largement utilisé, dans le pays en voie de développement par exemple.

UN PROBLÈME ÉTHIQUE

La controverse sur I'IVG a opposé et oppose encore deux familles de pensée : d’une part celle qui la refuse par respect du droit à la vie, de valeurs morales ou religieuses et d’intérêts collectifs et d’autre part celle qui l'accepte par respect de la liberté individuelle de la femme, la décision de prolonger ou d'interrompre une grossesse relevant de la vie privée de la mère.

Les plus fervents opposants à l’avortement sont depuis toujours et majoritairement les religions la plupart d'entre elles ne sont pas tolérantes à ce sujet et le condamne aussi bien avec que sans justification. La religion la plus pratiqué en France, par exemple condamne l'avortement, les papes les uns après les autres ont toujours jugé l’avortement comme un meurtre commis dans la plus grande illégalité religieuse et morale. Quand à lui l'islam se base sur ses textes sacrés en effet, le prophète Mahomet dit que l’âme est insufflé des le 120 ème jour et passé se délai, l’avortement est donc interdit dans tous les pays islamiques. Malgré cela l’avortement reste mal vu et les médecins peuvent refuser de le pratiquer. Le bouddhisme se reposant sur cinq préceptes dont l’un d’eux interdit la destruction de créatures vivantes ne peut se réduire à tuer un embryon car son karma y est insufflé dès la conception. Le seul courant religieux qui autorise l’avortement est le protestantisme en effet il se démarque par son ouverture d’esprit et s’exprime sur le sujet des 1971 en disant : « dans certains cas, il y a plus de courage et d’amour à prendre la responsabilité d’un avortement qu’à laisser venir au monde des vies menacées »

L’avortement est considéré comme un droit et il est essentiel car il permet à une femme de disposer pleinement de son corps et ainsi d’en faire ce qui lui plaît. Contre celui-ci on pourrait dire que l’enfant a lui aussi le droit de vivre bien que ce droit ne soit pas légalement reconnu (l’embryon étant une partie du corps de la femme et non une entité autonome). On peut de même dire que puisque l’embryon est un humain à en devenir alors au bout d’une certaine période il est normal qu’il devienne illégal d’attenter à sa vie. C’est donc ainsi que l’on peut se demander à quel moment le fœtus devient humain. Les avis divergent et ainsi certains le considèrent vivant dès le stade de la cellule œuf ou lors seulement de la naissance. Légalement, la décision d’avorter est et ne peut être prise uniquement par la mère portant l’enfant, et en priver les femmes serait une atteinte à la liberté individuelle.

CONCLUSION

L’avortement est une pratique qui a depuis toujours soulevée des questions ; ainsi il fut toléré puis interdit et enfin autorisé dans une certaine mesure depuis quelques décennies. Il nous sera difficile d’apporter à ce vaste sujet une réponse qui se résumerait par un oui ou un non, en effet cette justification sera nuancée.

Bien que complexe la réponse à cette éternelle question dépend de notre avis personnel et de notre éducation ; l’avortement est dans bien des cas justifié, on peut prendre comme exemple le viol mais aussi l’inaptitude des parents à prendre en charge en enfant suivant leur situation. En revanche l’avortement ne peut en aucun cas être utilisé comme un moyen de contraception. Avorter est un choix difficile et cette décision ne peut se prendre que par la femme qui porte l’enfant. On pourrait généraliser en disant que tant que l’on ne considère pas l’embryon comme vivant alors l’avortement n’est pas un infanticide.