Travaux Personnels Encadrés

La Bioéthique

Le TPE

DPI-DPN

DIAGNOSTIQUE Préimplantatoire

Introduction

Le diagnostic préimplantatoire (DPI) permet de détecter la présence d'éventuelles anomalies génétiques ou chromosomiques dans les embryons conçus après fécondation in vitro, et donc avant l’acte de la PMA.

Le 1er DPI a été réalisé en Angleterre en 1990, avec détermination du sexe de l'embryon pour une maladie présente uniquement chez le garçon. En France, le DPI devient légal en 1994.
Ce ne sera qu’en 2001, que le premier enfant conçu grâce au DPI naîtra en France, à l’Hôpital Antoine Béclère.

Partie technique

Le but du Diagnostic préimplantatoire est de différencier les embryons atteints d'une maladie génétique de ceux porteurs sains ou indemnes. Pour cela une à deux cellules sont prélevées sur l'embryon au troisième jour de développement puis étudiées.

Extraction cellules
Extraction de certaines cellules lors de la division cellulaire. Celle-ci vont ensuite être examinées en laboratoire pour détecter d’éventuelles maladies.

Le DPI donne des indications: il permet d'éviter à des couples atteints ou porteurs d'une maladie génétique rare et grave de la transmettre à leur enfant (par exemple: myopathie, mucoviscidose, maladie de Huntington,..) il permet aussi de prévenir le dépistage (si la mère a déjà fait plusieurs fausses couches).

Seule une équipe de professionnels d’un Centre Pluridisciplinaire de diagnostic prénatal (CPDPN) peut permettre le recours à ce diagnostic : elle atteste que le couple, compte tenu de ses antécédents familiaux, a une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie génétique d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic.

Conformément à ses missions de veille et de contrôle que lui attribue la loi de bioéthique, l’Agence de la biomédecine dans le cadre du diagnostic préimplantatoire : Elle délivre les autorisations d’activité des centres de diagnostic préimplantatoire (CDPI) et exerce une mission d’inspection de leurs activités, délivre les agréments des praticiens, établit des rapports d’évaluation et de suivi des activités, contribue à l’élaboration de recommandations et bonnes pratiques.

Déroulement Dpi
Le déroulement d’un DPI, du début du processus de création jusqu’à la grossesse dans le ventre de la mère.
Partie Ethique

Après ce descriptif présentant le DPI, nous allons vous exposer les difficultés que peut rencontrer cette pratique.

La loi française interdit le diagnostic préimplantatoire (DPI) pour choisir le sexe de son enfant à l'exception d'une maladie incurable qui ne se développerait que chez des sujets d'un sexe déterminé (souvent les hommes).

Aux Etats-Unis, la question posée pour un DPI est : Garçon ou fille? Près de la moitié des cliniques américaines spécialisées dans la stérilité qui proposent un DPI, offrent la possibilité aux couples de choisir le sexe de leur enfant.

Selon une étude, 9% des DPI réalisés en 2005 aux Etats-Unis l'ont été sans raison médicale, dans le seul but de choisir le sexe de l'enfant. Cependant, les conclusions de l'étude confirment aussi une partie des craintes des défenseurs de l'éthique, comme la recherche de plus en plus fréquente par les Américains de "bébés sur mesure", pas uniquement indemnes d'anomalies médicales, mais possédant aussi certaines caractéristiques souhaitées.
Il serait possible théoriquement de déterminer d'autres caractères de l'embryon, comme sa future couleur de cheveux mais l'utilisation du diagnostic préimplantatoire dans ce but pose des problèmes d'éthique.

De plus, cette technique est aussi employer de le but de concevoir des « bébés médicaments » qui elles aussi posent de nombreux problèmes éthiques.

CONCLUSION

Le Diagnostic préimplantatoire peut ainsi permettre à des couples de devenir parents d’un enfant par fécondation in vitro, sans anomalie génétique ou chromosomique. Le DPI, seulement autorisé en 1994 en France est donc une technique assez récente, et pour laquelle nous avons pu montrer qu’il existe de grandes difficultés tel que le choix du sexe qui peut amener à l’eugénisme, ou encore le choix délicat du « bébé du double-espoir ».

Diagnostic prénatal

Introduction

Le Diagnostic prénatal (DPN) est l'ensemble des pratiques médicales ayant pour but de détecter in utero (dans l’utérus de la femme) chez l'embryon (0 à 8 semaines) ou le fœtus (à partir de 8 semaines jusqu’à la naissance) une affection grave. Il peut s’agir par exemple d’une anomalie génétique ou d’une malformation congénitale. Ce diagnostic permet de donner aux futurs parents le choix d'interrompre ou non la grossesse et de permettre une meilleure prise en charge médicale de la pathologie si la grossesse est poursuivie.

Embryon
Photographie d’un embryon humain, vers le 2ème mois de la grossesse.
Partie technique

L’échographie est la principale et la plus courante des méthodes de Diagnostic Prénatal, couramment abrégée sous le nom de DPN. En France, il est ainsi obligatoire de pratiquer 3 examens échographiques.

Cette technique permet, grâce à l’utilisation d’ultrasons, de voir le bébé par images de synthèse.

Echographie

Elle permet de contrôler l’avancée de la grossesse et détecte un certain nombre de malformations ou de signes avant-coureurs de maladies génétiques. Par exemple, cet examen est l’un des trois composants du « triple test » en vue du dépistage de la trisomie 21 : le premier examen échographique permet d'exclure des malformations de l'utérus et des tumeurs génitales, de déterminer le nombre de fœtus, de constater la vitalité du fœtus. Le deuxième examen a pour but principal l'observation de l'anatomie fœtale (pour détecter une éventuelle malformation). Le troisième examen doit permettre d’évaluer le développement fœtal.

Une autre méthode repose sur une simple prise de sang de la mère, il permet d’analyser les fragments d’ADN du placenta fœtal contenus en petite quantité dans le sang maternelle.

L’amniocentèse est la méthode la plus connue de diagnostic prénatal. Elle consiste à prélever grâce à une aiguille, guidée par échographie, du liquide amniotique qui contient des cellules fœtales. La technique doit permettre la recherche d’anomalies génétiques.

Partie Ethique

Le projet de loi du 8 février 2011, proposait de rendre le diagnostic prénatal systématique en début de grossesse. Ce diagnostic a, dans les faits, comme seul objectif de détecter une éventuelle Trisomie 21 sur le futur bébé. L’examen systématique aboutit donc à un choix dramatique entre l’avortement et un enfant trisomique. 96 % des mères dont le test se révèle positif sont aujourd’hui conduites à l’avortement. Nous touchons ici aux limites de l'eugénisme : c’est-à-dire créer une population dite « parfaite », car les individus considérés.

Certains pays, et certaines femmes utilisent le Diagnostic prénatal non pas pour détecter une éventuelle Trisomie 21 mais dans le but de choisir le sexe de l’enfant, voir même sa morphologie (couleur de cheveux, des yeux…). L'avortement sélectif est interdit en France mais possible. Il existe un test achetable sur Internet, le « gender prediction test », similaire au test de grossesse mais qui indiquerait le sexe de l'enfant, et fiable à 82%. C’est un procédé très utilisé en Inde et Chine.

Gender test
Le « Gender prediction test » se présente sous la forme d’un simple boite, contenant de quoi faire le test, et à l’utilisation très simple.

Enfin, la LOI n°2011-814 du 7 juillet 2011 - art. 20, propose que : « Le diagnostic prénatal s'entend des pratiques médicales, y compris l'échographie obstétricale et fœtale, ayant pour but de détecter in utero chez l'embryon ou le fœtus une affection d'une particulière gravité. » « Toute femme enceinte reçoit, lors d'une consultation médicale, une information loyale, claire et adaptée à sa situation sur la possibilité de recourir, à sa demande, à des examens de biologie médicale et d'imagerie permettant d'évaluer le risque que l'embryon ou le fœtus présente une affection susceptible de modifier le déroulement ou le suivi de sa grossesse. »

Nous pouvons noter que l’Agence de la biomédecine a un rôle précis dans le cadre de la loi de bioéthique : sécuriser, optimiser, contrôler, évaluer. C’est elle qui délivre les autorisations nécessaires à l’activité des centres pluridisciplinaires de diagnostics prénatals (CPDPN) et elle exerce le contrôle de leurs activités par le biais d’une mission d’inspection. Ainsi, c’est l’Agence de la biomédecine qui régit par un cadre strict le sujet sensible du diagnostic prénatal, qui, sans règles, amènerait sans doute à des pratiques eugénistes.

CONCLUSION

Nous pouvons conclure que le DPN est une technique qui touche l’ensemble des naissances (naissances « classiques » ou nécessitant une aide médicale). C’est une méthode controversée, en effet même si elle permet de prévenir une anomalie génétique ou une malformation, elle peut éventuellement amener à un avortement sélectif.