Travaux Personnels Encadrés

La Bioéthique

Le TPE

La Fécondation in vitro

Introduction

La fécondation in vitro (FIV) ou fivete est une technique de procréation médicalement assistée (PMA/AMP/PAM), et de transfert d'embryon. Elle permet de résoudre des problèmes de stérilité. Cette dernière correspond à une incapacité à produire un embryon malgré des tentatives répétées sur au moins un an. Il peut s’agir soit d’une stérilité masculine, soit d’une stérilité féminine.

En 2007-2008, 2 % environ des bébés des pays riches sont issus de la fécondation in vitro, imaginée et mise au point dans les années 1970 et opérationnelle à partir des années 1980. La FIV fut développée au Royaume-Uni par les Dr Patrick Steptoe et Robert Goeffrey Edwards. Le 1er « bébé éprouvette », Louise Brown, est née le 25 Juillet 1978. En France, la première FIV date de l’année 1982.

Partie technique

La Fécondation in vitro est un long processus, qui nécessite des techniques précises et minutieuses. Nous allons vous en présenter les différentes étapes.

Le sperme de l'homme, préparé techniquement pour améliorer la qualité spermatique, est mis en contact avec les ovules de la femme, dans des boîtes stériles. S'il y a fécondation , l'embryon se développe par division cellulaire. Deux ou trois jours après le jour de la fécondation, un ou plusieurs embryons sont réimplantés dans l'utérus de la femme.

Le sperme est recueilli le jour de la ponction des ovocytes (quelquefois avant s'il a été congelé), il est ensuite « nettoyé » de son plasma séminal et préparé afin de récupérer les spermatozoïdes les plus mobiles et les plus typiques (normaux).

Les embryons sont classés en fonction de leur qualité cellulaire, à savoir: leur nombre de cellules, leur régularité (tailles de cellules différentes ou non), la division cellulaire est respectée, car ils donnent les meilleures chances de grossesse.

Il a été constaté que l'implantation d'un seul embryon échoue dans 86,34 % des cas. C'est pourquoi, pour augmenter les chances de grossesse, l'équipe médicale implante 3 à 5 embryons depuis 2007. Ainsi, il est très fréquent de voir apparaitre sur les échographies 3 poches à 5 poches mais tous les embryons ne sont pas destinés à survivre.

Les techniques de la procréation médicalement assistée peuvent être mises en pratique selon deux formules :
  • Soit avec un don de cellules (IAD, où la lettre D = donneur)
  • Soit avec les cellules des deux conjoints ( IAC, où la lettre C = conjoint)
Insertion d'un spermatozoïde
Le phase clef de la Fécondation in vitro : l’insertion d’un spermatozoïde dans l’ovule
Une FIV
Partie Ethique

Après cette présentation du côté technique et plutôt médical de la FIV, nous allons vous montrer qu’il existe de nombreux problèmes bioéthiques liés à cette pratique.

Tout d’abord, rappelons que choisir de donner ses gamètes ou un embryon est un acte de solidarité, régit par les grands principes de la loi de bioéthique : anonymat, gratuité et consentement.

La réduction embryonnaire

Nous pouvons constater que cette technique peut engendrer un risque de naissances multiples, et donc de prématurité. En effet, nous avons vus que pour favoriser la réussite, il était implanté 3 à 5 embryons. De plus, sur le nombre d'embryon implantés certains vont être retirés dans un second temps : c’est la réduction embryonnaire. Nous touchons ici un point sensible puisque les embryons ne sont pas choisis au hasard mais sur différents critères. Les plus rares, comme l’existence d’une malformation ou la suspicion d’une anomalie chromosomique permettent une première sélection. Le médecin regarde ensuite attentivement le nombre de placentas et de poches des eaux. Enfin, il « choisit » les embryons selon leur accessibilité et leur position par rapport au col de l’utérus.

Cette sélection induit donc une manipulation de la vie dès son commencement. Cela peut être perçu comme une tentative d'eugénisme (c'est à dire utiliser des méthodes et pratiques visant à transformer le patrimoine génétique de l'espèce humaine pour qu'elle s'approche d'un idéal). Cette tentative aurait pour but de créer un enfant parfait, indemne de nombreuses affections graves. Les limites entre la santé, la bonne évolution de la grossesse, et l’éthique sont ici présentes. La loi tente de limiter ces problèmes d’éthiques en appliquant différents articles :

« Art. 214-1. - Le fait de mettre en œuvre une pratique eugénique tendant à l’organisation de la sélection des personnes est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 EUR d’amende. »

Pour appuyer la loi, l’Agence de la biomédecine met tout en œuvre pour améliorer la prise en charge et le suivi équitable des couples qui ont recours à l’assistance médicale à la procréation. Autorité de référence sur ces questions, elle s’appuie sur l’expertise médicale, scientifique, juridique, éthique des professionnels qui l’entourent pour développer des outils de suivi performants et élaborer des bonnes pratiques médicales reprises par tous. Son rôle n’est jamais figé. Il se complète et se diversifie selon les évolutions techniques, le progrès des connaissances scientifiques, les changements réglementaires, les enjeux de société.

Le droit de l’embryon

Il apparaît des ambiguïtés à propos de la congélation des embryons : il existe là aussi des lois qui protègent le statut juridique et moral de l'embryon. Celles-ci tentent de parer aux nombreuses questions et limites de la congélation des embryons :

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  • Quel devenir de l'embryon congelé, notamment en cas du décès du père? De divorce ?
    Un article de loi propose : « Art. L. 2141-2. -Font obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons le décès d’un des membres du couple, le dépôt d’une requête en divorce ou en séparation de corps ou la cessation de la communauté de vie, ainsi que la révocation par écrit du consentement par l’homme ou la femme auprès du médecin chargé de mettre en œuvre l’assistance médicale à la procréation. ”
  • L’existence de jumeaux nés à plusieurs années de distance ?
    En effet, depuis plusieursannées sont déjà nés des jumeaux décalés dans le temps, frères et sœurs conçus le même jour au cours d'une tentative de fécondation in vitro (FIV) mais, pour certains d'entre eux, réimplantés dans l'utérus de leur mère à quelques années de distance (congelés dans l'intervalle à l'état d'embryons). Ici, ce sont des cas rares, la loi est donc incomplète à ce sujet alors qu’il pose un problème d’éthique fondamental.
  • Que faire des embryons non réimplantés ? Un article de loi dit :
    “ Un couple dont des embryons ont été conservés ne peut bénéficier d’une nouvelle tentative de fécondation in vitro avant le transfert de ceux-ci sauf si un problème de qualité affecte ces embryons. ” Mais si le couple ne souhaite plus procréer, pourraient-ils être utiliser dans le cadre de la recherche ?

La loi est claire pour la recherche embryonnaire : « Art. L. 2151-5. - La recherche sur l’embryon humain est interdite. » cependant la réalisation de recherches dans des conditions extrêmement contrôlées a été autorisée depuis la loi du 7 juillet 2011. « Une recherche ne peut être conduite que sur les embryons conçus in vitro dans le cadre d’une assistance médicale à la procréation qui ne font plus l’objet d’un projet parental. Elle ne peut être effectuée qu’avec le consentement écrit préalable du couple dont ils sont issus, ou du membre survivant de ce couple, par ailleurs dûment informés des possibilités d’accueil des embryons par un autre couple ou d’arrêt de leur conservation. »
« Une recherche ne peut être entreprise que si son protocole a fait l’objet d’une autorisation par l’Agence de la biomédecine »
« En cas de violation des prescriptions législatives et réglementaires ou de celles fixées par l’autorisation, l’agence suspend l’autorisation de la recherche ou la retire. »
« Les embryons sur lesquels une recherche a été conduite ne peuvent être transférés à des fins de gestation. »

L’Agence de la biomédecine permet elle aussi de répondre à la question des embryons non-réimplantés. En effet, les embryons congelés qui ont permis la réalisation du projet parental d’un couple, peuvent, après consentement, et dans certaines circonstances, être accueillis par des couples ayant de grandes difficultés à procréer et leur permettre ainsi de réaliser leur projet d’enfant. L’accueil d’embryons est destiné à des couples qui ont une double infertilité ou des risques de transmission d’une maladie génétique connue à l’enfant.

De plus, une femme à la possibilité de mettre un enfant au monde grâce à la FIV soit par congélation de ses embryons, soit par congélation de gamète, ainsi quelle est la limite d'âge? Ici la question qui se pose est celle de la responsabilité de la vie. Peut-on mettre une limite fixe ?

Notion de paternité et maternité

Autre problème, celui de la confusion de la notion de paternité et maternité : une femme portant l'enfant de sa fille, un donneur de sperme, une donneuse d'ovule : Qui est le père ? Qui est la mère ?

La loi est rigoureuse :
“ Art. L. 2141-3. - Un embryon ne peut être conçu in vitro que dans le cadre et selon les objectifs d’une assistance médicale à la procréation telle que définie à l’article L. 2141-2. Il ne peut être conçu avec des gamètes ne provenant pas d’un au moins des membres du couple. ”
“ Art. L. 2141-7. - L’assistance médicale à la procréation avec tiers donneur peut être mise en œuvre lorsqu’il existe un risque de transmission d’une maladie d’une particulière gravité à l’enfant ou à un membre du couple, lorsque les techniques d’assistance médicale à la procréation au sein du couple ne peuvent aboutir ou lorsque le couple, dûment informé dans les conditions prévues à l’article L. 2141-10, y renonce. ”

Les dérives en lien avec la FIV

L’existence de trafics d'embryons, de ventes d'ovocytes, d’achats d'embryons, s’ajoute à tous les problèmes liés à la procréation médicalement assistée. Les techniques médicales évoluant constamment, les problèmes vont eux aussi grandissant. La loi peut parfois connaître des difficultés pour s’adapter. C’est pourquoi, en lien avec l’Agence de biomédecine, a été créé le Comité Consultatif National d’Ethique pour les sciences de la vie et de la santé qui a pour mission de donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé. L’éthique est fondamentale dans ces sujets très sensibles, et permet d’éviter des dérives.

L’une des plus importantes de celles-ci semblerait être le cas du clonage. Ici, l’éthique instaure qu’un individu est un être unique et irremplaçable. La loi renforce ce droit fondamental :
« Art. L. 2151-2. - La conception in vitro d’embryon ou la constitution par clonage d’embryon humain à des fins de recherche est interdite. »
« Art. L. 2151-3. - Un embryon humain ne peut être ni conçu, ni constitué par clonage, ni utilisé, à des fins commerciales ou industrielles »
« Art. L. 2151-4. - Est également interdite toute constitution par clonage d’un embryon humain à des fins thérapeutiques. »
« Art. 214-2. - Le fait de procéder à une intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une autre personne vivante ou décédée est puni de trente ans de réclusion criminelle et de 7 500 000 EUR d’amende. »

CONCLUSION

Pour conclure, nous pouvons dire que la Fécondation in vitro est une pratique couramment utilisée de nos jours, que celle-ci permet de pallier à la stérilité. Cependant, nous avons pu voir que malgré l’efficacité et la maîtrise de cette technique, il existait des limites. Celles-ci sont encadrées par la loi ainsi que par l’Agence de la Biomédecine, qui tentent de répondre aux questions éthiques face à cette naissance un peu particulière.